COVID-19 - On perd nos humains

On est tous débordés.
On a tous la trouille au bide.
On jongle avec des suppositions. On avance comme on peut avec une distribution de cartes nouvelles et pas toutes très bien traduites. Chaque semaine des mises à jour, des décrets qui se contredisent,...
On continue à faire nos jobs, pour ceux qui peuvent. Comme on peut justement. L'humain défaille parfois. C'est humain de n'être qu'humain.

Mais dis-moi, comment je lui pardonne à l'humain quand il bâcle son travail et enterre un père devant ses enfants en les engueulant de se serrer les uns contre les autres pour empêcher le plus jeune de s'effondrer ? Quand il arrive avec 2 heures de retard sur l'horaire prévu au cimetière, sans excuses, sans rien, juste parcequ'il avait oublié ? Quand ledit père apparaît avant d'être mis en terre, dans un cercueil que l'on dirait d'occasion ? Auquel il manque une poignée, dont l'autre est cabossée et qui, comble d'horreur et d'irrespect, est troué en son flanc, d'un accroc gros comme la taille d'un poing ?!

Et il est où l'humain encore, quand l'équipe qui entourait ledit père de son vivant annonce un décès de "mort naturelle", et, qu'engueulant ses enfants, le maître de cérémonie, fatigué, usé et au bord du dégoût de la panique, leur apprend un COVID finalement ? Sans autres gants que ceux chirugicaux qui ont déjà remplacé ceux de cérémonie.

Nos humains se meurent de partout, sans plus de travail de deuil. Ces nouvelles cartes sont distribuées brutalement et l'individu se perd à ne pouvoir attraper les mains tendues quand elles existent. Avant qu'elles ne fatiguent et se meurent à leur tour.