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« Toute une vie pour en arriver là » Chroniques funéraires
12 avril 2018

Les vies de mon cimetière

Il est habité mon cimetière. Outre ses défunts, et leurs vivants de passage, il abrite toute une colonie de vies.

Il y a la lavande, qui s'égraine dans les allées et attire à elle les abeilles qui ont élu domicile dans ce grand monument comme un mausolé. On les voit aux beaux jours, aller et venir par les interstices de la pierre .C'est un vieux monument que plus personne ne visite, mais qui vibre de vie.

Il y a les vieux chats, dont certains trop usés par la vie et blessés finissent chez moi. D'autres y resteront jusqu'à la fin, boulottant des campagnoles entre deux tombes et veillant les morts quand plus personne ne s'y attèle.

Et puis la fouine aussi. Peut-être n'est-elle pas seule, personne ne le sait réellement. On ne la voit pas, on la devine. Parfois juste un éclair furtif. Elle laisse ses traces, dans les jardinières qu'elle aime à déranger, et chez les poules voisines qui caquètent à peine plus fort que leurs propriétaires résignés. Elle fait bien peu de mal, mais à forces de plaintes, un piègeur avait été contacté. Sans doutes plus humain que la plupart de nos plaintifs aux jardinières souillées ; sa réponse ne fût pour autant pas négative. Disons que comme notre demande, sa réponse a finit oubliée. Parce qu'un peu de vie dans un cimetière, est-ce que ça méritait vraiment une chasse se concluant par une euthanasie ?

Depuis elle se fait un peu plus discrète, mais elle garde ses spots de prédilection, que nous rempotont tout aussi discrètement que régulièrement avec le marbrier de la ville.

L'autre vie que l'on se plaît à protéger, mais pour peu d'années encore malheureusement, c'est le noyer de mon cimetière. Il cohabite avec les pins, visités par des écureuils qu'on ne voit jamais mais qui répandent les restes de leurs buffets partout dans les allées et derrière les tombes. Eux et moi nous livrons une bataille à qui sera le plus rapide mais mes réserves de pignons sont bien maigres comparées au festin de mes voisins invisibles. J'ai la défaite heureuse d'autant que ces mets se font rares et nos écureuils aussi.

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