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« Toute une vie pour en arriver là » Chroniques funéraires
2 décembre 2016

Chu pas pressé. //1er arrivé, 1er servi//

C'est un grand caveau. Une grande famille aussi. Un de ces caveaux à l'ancienne, où se mêlent les générations. Un, de ces temps là, où la famille ne s'arrêtait pas sur le pas de porte et englobait n quartier parfois entier.

Il y a enterré ses paretns, ses grands parents avant eux ; puis sa femme et l'un de leurs enfants plus tard. Lui est là; toujours vaillant, léger sourire sur la vie à qui il fait mine dene pas laisser de prises. Ses soeurs aussi s'acdrochent, mais flottent dans le doute alors même que dans cette tombe pourtant, elles, ça fait bien longtemps qu'elles n'ont plus jeter de fleurs.

A force de parents inhumés, il ne reste dans ce caveau de famille, plus qu'une utlime place, une seule. Et toutes, elles se pressent au bord du caveau, s'interrogeant et s'angoissant. A qui reviendra cette place ? Coment s'organiser ? Qui, qui, ...qui ?...

Une seule est célibataire. Qui n'a ni enfant ni amant auprès de qui confier ses derniers souffle et repos.

Et puis lui. Lui qui y a déposé sa femme tant aimée et son plus jeune enfant. Lui qui n'est pas pressé. Qui selon toute logique un tant soit peu humaine, aurait sa place toute désignée. Lui qui définitivement non, n'est pas pressé, et se soucie peu de savoir. Qui, comment, où ...

Alors elles le pressent, elles le tannent, le soudoient de louanges pour laisser la dernière place à la solitaire dont on ne saurait que faire.

Il y tient lui pourtant à cette place. Un peu, au fond de son vieux coeur, auprès des aimés depuis si longtemps éloignés.

 

Mais y'a une chose à laquelle il tient plus que tout.

Juste après la paix en fait. Il tient au chant des oiseaux et à l'air marin sur son visage. Il tient à la main de sa fille dans la sienne quand il fatigue un peu et à la fierté de ses fils de lui ressembler quand même un peu. Il tient au temps qui lui reste. Et qui lui non plus ne se presse pas. Et il tient au petit plaisir "dit sournois", de faire enrager les frangines en se contentant juste de hausser les épaules en répondant : "1er arrivé, 1er servi. C'est comme ça que ça marche. Et moi vous savez, bof, je suis pas vraiment pressé".

 

 

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